Acceptation et pardon libérateurs
Autour d’une table composée de personnalités très différentes se dessine un débat sur le pardon. Les opinions divergent :
«- Je ne pardonne pas, le pardon est un acte de faiblesse, surtout vis-à-vis du regard d’autrui, les autres peuvent penser : s’il pardonne, on peut recommencer.
– En tant qu’homme d’Eglise, je pardonne car le pardon est une force.
– Je pardonne mais je n’oublie jamais.
– Je suis très rancunière, mon pardon se mérite. »
Mon expérience
Concernant ma propre histoire, c’est une fois guérie grâce à ma thérapie que j’ai d’abord été en mesure de demander pardon à ceux que j’ai offensés et, dans un second temps, de pardonner. Avant cela, j’étais animée par des émotions de basse vibration (haine, colère, tristesse) et je n’étais pas capable de prendre le recul nécessaire pour comprendre les comportements de tout un chacun par rapport à sa propre histoire afin de pardonner. Je n’aurais pas réussi à acquérir cette aptitude sans l’aide d’une spécialiste. Lorsque j’ai développé le courage nécessaire, j’ai demandé pardon. Cette démarche m’a délivrée. C’est guérie et fortifiée que j’ai pu pardonner. Le pardon est donc une vertu qui m’a permis d’accéder à la paix intérieure.
Source du Mal
En règle plus générale, je pars du postulat que majoritairement toute erreur est commise par manque d’amour et non car la personne est foncièrement mauvaise. Mettre du sel sur les blessures d’une personne en souffrance, la culpabiliser, la punir, ne feront qu’empirer la situation. Au contraire, la pardonner, l’accompagner dans une démarche d’aide, panser ses blessures avec de l’amour la guérira.
Les étapes du pardon
1. Conscientisation
Prendre conscience que nous n’avons pas toujours pris de bonnes décisions, que nous avons des défauts, des faiblesses, les analyser, et les reconnaître est d’une importance capitale. Nous commettons tous des erreurs et nous en commettrons encore. J’aime dire que seuls ceux qui ne font rien n’en font pas 🙂 .
2. Acceptation
Accepter nos erreurs, nos échecs, nos défauts et comprendre où ils trouvent leur source. C’est globalement dans l’enfance que nous trouvons la majorité des sources des maux de l’âme. La suite logique étant la répétition de schémas qui ancrent chaque jour un peu plus ce manque d’amour.
Exemple: l’abandon ou l’absence du père va créer une femme dépendante affectivement qui sera capable d’accepter l’inacceptable par primo le manque d’amour du père, mais secundo par son propre manque d’amour. Ne s’aimant pas suffisamment, elle cherchera à tout prix l’amour des autres, quel qu’en soit le prix à payer.
3. Pardonner à nos parents
Il est nécessaire de pardonner à ses parents et de les remercier pour se libérer d’eux. C’est en grande partie grâce ou à cause d’eux que nous incarnons nos vies actuelles. Ils ont une grande part de responsabilité sur notre développement de la naissance à l’âge adulte. Mais à l’âge adulte nous avons tous l’opportunité de chercher et de trouver – seul, à travers les livres, internet ou accompagné d’un thérapeute – la voie du bonheur, de la guérison, et de la libération.
Nous pouvons nous positionner en tant que victimes dénonçant les échecs de nos parents. Mais cela n’est pas constructif en termes d’épanouissement, il y a plus à y perdre qu’à y gagner : échecs à répétition, perte de confiance et d’énergie, déception grandissante… Il est nécessaire de comprendre que nous sommes responsables de notre propre vie et qu’en accusant autrui de nos malheurs, on se déresponsabilise.
Effectivement, si mes parents ont commis des erreurs d’éducation, ce n’est donc pas de ma faute si je suis malheureux mais de la leur. Je vais donc attendre qu’ils rectifient leurs comportements afin de guérir mes blessures d’enfance. Sauf que cela est rarissime et qu’une fois adulte nous avons la capacité de dépasser ce stade. Le quidam qui n’a pas dépassé ce stade aura du mal à être un bon parent puisqu’il restera figé dans le passé, recherchant par tous les moyens à guérir ses blessures d’enfance via l’amour de ses parents au lieu de consacrer son amour à ses enfants. Rester bloqué sur ses positions et refuser de pardonner à ses parents, c’est condamner sa propre évolution. Tous les parents commettent des erreurs mais en règle générale font de « leur mieux » malgré les valises qu’ils portent.
Aussi, il est tout aussi libérateur de les remercier puisque nous sommes le fruit de leur union. Ils nous ont offert l’opportunité d’expérimenter la vie.
Se pardonner
Se pardonner à soi-même est aussi très important. Tant que nous ne nous pardonnons pas, nous nous infligeons de la souffrance (elle peut être physique et/ou mentale). La culpabilité n’a pas lieu d’occuper votre esprit puisqu’elle repose sur un fait du passé, et le passé est révolu. Lorsqu’on prend conscience de notre erreur, nous ne sommes déjà plus la même personne puisque nous évoluons constamment. Ainsi il devient aisé d’accepter notre erreur, de nous pardonner et d’œuvrer au mieux afin de ne pas la réitérer. Vous n’êtes déjà plus la personne qui a commis cette erreur.
4. Remercier
Une fois votre amour propre consolidé, vous remercierez les étapes et les obstacles de votre vie car ils vous ont permis d’être exactement la personne que vous êtes aujourd’hui. Ainsi plus vous vous aimerez, plus vous pardonnerez et vous aimerez autrui. Pardon et compassion vont de pair.
5. Aimer
Le pardon est la part donnée à l’univers. En pardonnant on se sépare d’un fardeau. On se libère afin d’accéder à la paix intérieure. Le pardon est donc une force qui s’acquiert par la compassion, la confiance en soi et l’amour propre. Ainsi, lorsque la personne s’accepte et s’aime telle qu’elle est, elle est prête à pardonner et à se pardonner. Elle est consciente des erreurs commises, elle les accepte et les pardonne. Le pardon permet de dénouer le passé dans le présent afin de libérer notre futur.
Ce n’est pas avec le mental que l’on pardonne, c’est avec le cœur lorsqu’on est prêt. Il est inutile de formuler le pardon s’il n’est pas réellement incarné dans les actes. Cela revient à se voiler la face et être plus fragilisé.
Le pardon se situe au niveau du chakra du cœur. Les aptitudes à développer pour pardonner plus facilement sont :
– compassion, tolérance, bienveillance, sagesse, joie
– Confiance en soi, équilibre émotionnel, harmonie
– Se remettre au centre de notre vie
A plus grande échelle
Un peuple de pardon est un peuple uni, solidaire, compatissant, solide. A contrario, un peuple qui n’est pas capable de pardonner est divisé, rongé par la haine et le ressentiment. En incarnant le pardon, on diffuse la paix et inconsciemment on montre un certain exemple pour ceux qui sont désireux de se libérer. Car OUI le pardon libère, nous permet d’avancer, de nous couper des chaînes du passé qui entravent notre évolution et notre guérison.
Et toi, es-tu parvenu(e) à pardonner ? Quels sont tes ressentis vis-à-vis du pardon? Tes expériences ?