Détox Numérique
Ma relation avec le numérique a toujours été passionnelle. J’ai toujours senti au fond de moi qu’elle entravait mon épanouissement personnel mais ayant besoin de la vivre, j’ai expérimenté chacun de ses réseaux, m’en retrouvant systématiquement ADDICT. Chaque fois que je prenais conscience que l’addiction était avérée, je supprimais le réseau « coupable » de me priver de ma liberté.
Comme un appel du cœur ou de l’âme, j’ai ressenti en 2019 le puissant besoin de me couper de tout, surement pour m’accorder plus de temps.
La télévision
Je suis issue d’une famille qui ne regarde pas la télévision, ou bien le soir uniquement. Durant mon enfance et début d’adolescence, je n’avais pas le droit de regarder la télévision mais je pouvais lire sans restriction jusqu’à ce que Morphée vienne me trouver. Et cela m’a donné un goût accru pour la lecture contrairement aux écrans (Merci Maman !). La télévision est donc quasiment toujours éteinte chez moi. Ceci-dit j’adore visionner un bon film. Ce n’est pas le cinéma que je réfute mais plutôt la télé-réalité, les programmes qui distraient, divertissent, abrutissent plus qu’ils n’élèvent le niveau conscience. Il est légitime de se demander quel type de vibration reçoit le cerveau lorsqu’on regarde des gens crier, se critiquer, se disputer, se juger avec des notes..?
Il est scientifiquement prouvé que la lecture développe l’esprit critique, la réflexion, l’imagination. Elle sollicite davantage l’activité cérébrale que la télévision. Ainsi je comprends qu’étant fatigué on préfère regarder la télévision. Mais chaque personne est responsable de la qualité des données qu’elle offre à son Esprit.
Les réseaux sociaux
Initialement j’étais sur tous les réseaux in de ma génération (Snapchat, Instagram, Facebook). Cela-dit, je me suis vite heurtée aux limites de ces derniers.
1) Snapchat
Le premier que j’ai supprimé c’est Snapchat (en 2016) car j’ai pris conscience que mes comportements avaient changé. Le besoin malicieux de partager surpassait l’envie de profiter du moment présent. J’ai donc rapidement supprimé mon compte et repris le cours de ma vie. Cela n’a pas du tout été difficile pour moi.
2) Instagram, quelle joie !
J’ai adoré… tellement que j’oubliais de vivre. Et puis je me rendais compte que je n’avais rien fait depuis 3h si ce n’est… que regarder des chats trop trop mignons. Ou bien des gens qui semblent – selon ce qu’ils veulent bien partager – vivre une vie de rêve. En termes d’émotions, j’ai compris qu’Instagram créait en moi un sentiment perpétuel d’insatisfaction. Perpétuel oui car c’est un réflexe, une addiction, que de regarder son téléphone pour défiler un fil d’actualité qui n’a pas changé depuis les douze dernières minutes. A cause de mon addiction, ma lecture était entrecoupée toutes les 5 minutes par ce « réflexe »… et donc ma concentration amoindrie. J’ai supprimé Instagram en 2018. Petit à petit grâce à la détox numérique j’ai retrouvé ma concentration.
3) Facebook
Il restait mon premier amour depuis 2008. Le plus difficile à quitter. Le principe de base était génial: un réseau qui nous permet de partager avec famille et amis. Sauf qu’en 2019 le contenu posté par mes proches équivalait à 5% de ce que mon fil d’actualité me proposait, laissant les 95% restants m’offrir un contenu abrutissant et chronophage, des publicités, des vidéos au contenu dérangeant…
Disparaître de Facebook c’était prendre le risque de rater des informations, d’être « oubliée », de ne plus être joignable facilement. J’ai réfléchi très longtemps avant de prendre la décision de supprimer Facebook, d’abandonner mon unique lien à la vie sociale virtuelle. J’ai même lu des articles sur des personnes qui avaient « réussi » pour me préparer au sevrage, me promettant d’en faire un à mon tour si j’y parvenais 🙂 . Et puis je me suis lancée le 1er janvier 2020. D’un point de vue addiction c’était assez fort, toutes les 5 minutes je regardais mon téléphone… Pour rien.
Comment ai-je vécu le sevrage ?
Mieux que ce que je pensais ! C’était une réelle crainte pour moi de couper ce lien, je pensais même que je le réactiverais dans les jours suivants. Et puis finalement pas du tout, et je dirais même « pour rien au monde ! ». Ma crainte d’être « oubliée » s’est volatilisée puisque nos vrais amis le sont pour la vie. Ils n’ont pas besoin de voir notre nom sur Facebook pour se souvenir de notre existence.
J’ai réellement compris que l’exposition si fréquente aux publicités est ultra anxiogène. Nous répétant à chaque instant « Tu n’as pas ceci, tu n’as pas cela, donc tu te sens vide car il te manque quelque chose, tu ne peux être heureuse sans ça. ». J’ai donc moins de « besoins » qui n’étaient en réalité que des caprices de l’ego.
J’ai aussi admis que les réseaux offraient une illusion d’amour. Ils viennent en apparence panser des manques d’amour. A travers des like ou parfois même uniquement des vues, l’ego va se complaire car il s’est senti aimé. Se couper des réseaux c’est donc aussi se couper de cette source d’amour instantanée mais tellement précaire pour se concentrer sur l’Amour véritable.
Ce qui a changé depuis ?
Je souhaite moins les anniversaires (désolée les amis !)
Je me sens beaucoup plus libre. Je vis ma vie à 100% et non plus par procuration. Mes émotions sont totalement en adéquation avec ma vie, et non plus altérées par quelconque idée virtuelle parasitaire. Je suis beaucoup plus proactive, efficace. Je peux m’adonner à mes occupations favorites sans être distraite. Le niveau de satisfaction global de ma vie est très positif.
Certes je ne suis pas au courant de tout, mais l’essentiel nous parvient toujours, contrairement au superflu. Après tout, est-il vraiment utile de connaître les potins des uns et des autres ?
As-tu déjà expérimenté la détox numérique ? En as-tu envie? Tu peux partager ton témoignage en commentaire 🙂 .