Réussir son allaitement

Du plus loin que je me souvienne j’ai toujours voulu allaiter.

Cet article n’est pas fait pour convaincre d’allaiter. Il existe de nombreux sites qui répertorient les bienfaits de l’allaitement et chacune est libre d’agir comme il lui semble. Mon but est juste de partager les meilleurs conseils possibles pour réussir son allaitement. En effet, à en croire la littérature et de nombreux témoignages, l’allaitement n’était pas une mince affaire. Alors je me suis énormément documentée afin d’être prête pour mon allaitement.
Internet, La Maison des maternelles, les livres… Pour un gain de temps, je regroupe ici les clefs de la réussite de mon allaitement.

Être documentée

Cela peut sembler logique mais si on est informée sur la différence entre le lait maternel et les préparations infantiles on tentera surement au mieux de réussir son allaitement pour offrir le meilleur à son enfant. Les préparations sont très satisfaisantes et heureusement qu’elles existent, mais elles ne peuvent contenir tous les éléments du lait maternel que la science peine encore à reproduire. De nombreux sites répertorient les avantages de l’allaitement, donc je ne m’étendrai pas trop là-dessus. Il est intéressant de les connaître afin de renforcer la motivation s’il y a des moments difficiles.

Être motivée / Se préparer au pire

Une fois qu’on est convaincue que l’on souhaite allaiter il faut se préparer psychologiquement au pire. Lire des témoignages. S’informer sur les inconvénients, s’y préparer…Douleurs, crevasses, manque de sommeil… Et au final pour ma part je m’y suis tellement préparée que je n’ai pas eu de douleurs liées à la montée de lait. Juste un désagrément car j’avais le sentiment d’avoir des rochers à la place des seins. Au tout début de l’allaitement, les premières succions de bébé pour appeler le lait sont un peu douloureuses mais une fois que le lait monte, tout va bien. Cette période dure environ 10-15 jours.

Poser les bases solides de l’allaitement

Il est important de mettre le nourrisson au sein le plus tôt possible et le plus possible pour mettre en place l’allaitement. Il faudra favoriser le peau à peau, la mise au sein. Ne pas hésiter à mettre une goutte de lait sur les mamelons à la fin de chaque tétée. Je peux paraître extrémiste mais pour ma part la meilleure façon de lancer un allaitement est de choisir l’allaitement strict en opposition à l’allaitement mixte. Je déconseille de compléter avec du lait artificiel pour de multiples raisons. La première serait une confusion tétine-sein. Téter au sein est plus difficile qu’un biberon. Si votre bébé goûte à la facilité du biberon, il risque d’être paresseux devant l’effort physique qu’est la tétée ( d’ailleurs vous serez surprise de voir comme ils transpirent lorsqu’ils tètent). Aussi, la prise en bouche est différente entre le sein et les tétines. Le changement peut provoquer des crevasses. Ainsi, on évite les sucettes et biberons le premier mois. Pour ma part je n’ai pas eu de crevasses (je n’ai proposé que le sein à  mon fils) mais on m’a recommandé la crème Lansinoh en cas de crevasses. Et bien sûr encore et toujours, des cataplasmes de lait maternel pour une guérison rapide.

Erreurs à éviter

Afin d’obtenir la meilleure lactation possible et pour que bébé tète correctement, vous évitant des crevasses:

• Éviter les bouts de sein, les biberons, les tétines qui pourraient entraîner une confusion.
• Pour lancer une lactation optimale, évitez de complémenter. Le plus compliqué sera la nuit de transition entre le colostrum et le lait maternel. Le bébé sent le lait mais le lait n’est pas encore là. Il pleure, il hurle, il est frustré. Il ne faut pas craquer. Il finit par s’endormir. Demain matin il aura des litres de lait. Il suffit de le savoir.
• La position des corps est importante aussi pour éviter les crevasses. Le corps de bébé doit être parallèle ou face au nôtre et l’axe de sa tête alignée avec son corps. Il ne doit pas tourner la tête pour téter. Cela lui causerait des tensions et nous causerait des crevasses.
• La position des lèvres de bébé est aussi très importante car elle peut aussi causer des crevasses. En effet pour les éviter il faut que bébé tête le mamelon et non le téton. Cette nuance est cruciale. Ainsi, si bébé ne prend que le téton, il faut le lui retirer et placer votre sein sous son nez afin qu’il ouvre grand la bouche et HOP ! On enfourne

Croire en soi

Être solide face aux remarques en tout genre. Votre lait est créé spécialement par votre corps, pour votre bébé. Il contient absolument tout ce dont votre bébé a besoin. Ni plus, ni moins.

Un bébé régurgite beaucoup. Le clapet de son estomac n’est pas encore fermé. Il ne mange que liquide et telle une brique de lait ouverte, il régurgite au moindre mouvement. C’est NORMAL. Cela arrive avec le lait maternel, comme avec les laits industriels. En ce qui me concerne j’ai énormément de lait, bien plus que ce que peut contenir le mini estomac de mon bébé. Mais ce coquin est très gourmand. Il prend bien plus que ce qu’il peut garder, et il régurgite le reste. Cela ne veut pas dire que le lait n’est pas bon, ou qu’il n’est pas adapté contrairement à ce que pourront vous dire à peut près toutes les personnes autour de vous. Cette période permet aussi d’ancrer une abondante lactation pour quand il grandit.

Quelques freins à l’allaitement et leurs solutions

1.  Je fume ou j’ai des traitements

Votre lait est le meilleur pour votre bébé, même s’il est altéré par des substances. Seule une infime partie atteindra le lait assimilé par bébé.
Vous êtes fumeuse: il est totalement possible d’allaiter en limitant les cigarettes et en fumant juste après la tétée.
Vous avez un traitement: il est intéressant de consulter www.lecrat.fr avant de s’avouer vaincue. En effet, un traitement n’est pas incompatible avec l’allaitement. Pour ma part, j’allaite en prenant des médicaments contre l’épilepsie, que je complémente avec de l’acide folique.

Il est important d’être accompagnée par les médecins spécialistes de votre pathologie pour voir s’il est nécessaire de prendre des vitamines pour compenser votre traitement habituel.

2) J’ai eu une césarienne ou un accouchement difficile

Il est extrêmement difficile de porter bébé après un accouchement ou une césarienne. Pour ma part la première nuit a été horrible. Il n’y avait pas mon conjoint ( interdit la nuit à cause du covid) et j’avais extrêmement mal à cause des points. Me déplacer sur le lit, me lever pour porter bébé et me rasseoir pour le mettre au sein c’était . Et je présume qu’après une césarienne c’est tout aussi compliqué.

3) Bébé a un frein de langue ou de lèvre

Avant on coupait les freins de langue des bébés automatiquement à la naissance. Puis on s’est rendu compte que cela engendrait des séances chez l’orthophoniste qui auraient pu être évitées. De nos jours, seuls les freins de langue sévères sont coupés (lorsque le bébé n’arrive pas à téter).

Il existe aussi les freins de lèvres que nous pouvons sentir en passant notre langue entre les gencives et les lèvres. Ces derniers peuvent empêcher une bonne prise au sein, avalant de l’air et provoquant des coliques. Pour y remédier vous pouvez emmener votre bébé chez l’ostéopathe ou essayer de détendre vous-même ces freins. Il y a 2 méthodes pour cela:

• avec le doigt lavé au préalable, passez régulièrement votre doigt entre sa lèvre et sa gencive, donc dans sa bouche. 
• toujours avec le doigt propre mais cette fois-ci par l’extérieur: massez sur sa lèvre l’endroit où il y a le frein par de petits cercles qui vont détendre les lèvres et les freins de lèvres de votre bébé.

A noter: la nature est merveilleusement bien faite: vous constaterez que très souvent si un bébé a un frein de langue ou de lèvre, les seins de la maman ont un réflexe d’éjection fort (REF) pour venir compenser le manque d’efficacité de succion du nourrisson. Ceci est fait pour l’aider. Si vous avez l’impression que cela le dérange, qu’il s’étouffe car le lait arrive trop fort, n’hésitez pas à recueillir votre lait et à remettre bébé au sein lorsqu’il y a moins de pression.

4) Bébé régurgite beaucoup

Recueil de lait vs tire lait

Les usages sont différents. J’utilisais le recueil de lait lors de l’allaitement exclusif afin de recueillir le lait lors de montées de lait intempestives ou lorsque bébé tète un sein et que le deuxième coule. Le recueil de lait c’était pour ne pas en perdre une goutte. Et le lait récupéré m’a servi lors des peu de fois où j’ai laissé mon fils pour un restau ou un rendez-vous médical.

Le tire-lait m’a été utile lors de la diversification afin de désengorger (car bébé tète moins) et de faire des réserves lorsque c’était nécessaire. J’ai préféré éviter de trop l’utiliser car il a la mauvaise réputation de déformer les seins. Peut-être à tort ? Peut-être que les nouveaux n’ont plus cet inconvénient? J’avoue ne pas être fan du tire lait bien que je reconnais qu’il est très pratique

Important

Même en été il n’est pas nécessaire de compléter l’allaitement exclusif avec de l’eau, le lait étant composé à 90% d’eau. Au contraire, bébé pourrait avoir une sensation de satiété à cause de l’eau mais sans avoir toutes les nutriments nécessaires à son bon développement. Il pourrait être dénutri. Si les chaleurs vous inquiète, n’hésitez pas à lui proposer le sein très souvent.

Je vous souhaite du plus profond de mon cœur une mère-veilleuse aventure d’allaitement. Ici 1 an, et on continue !

J’espère que cet article permettra au plus grand nombre d’allaiter en toute sérénité. Si tu as des questions je serais ravie de tenter de t’aider. La communauté attend avec impatience de lire des expériences et témoignages d’allaitement si tu souhaites partager cela en commentaire.